Discours de Régis Guillem, président de l'ADIMAD

THEOULE LE 13 MAI 2017

Chers camarades, chers ami(e)s

Nous voici à nouveau réunis pour la 15ème année devant Notre Dame d'Afrique.

Aujourd'hui je souhaite dédier cette cérémonie à notre camarade et ami Philippe de Massey qui nous a quitté il y a tout juste une semaine.

Philippe était devenu un ami très proche; il m'apporta son soutien à maintes reprises notamment lors de quelques difficultés récentes.

Philippe nous te gardons en notre cœur.

Je vous prie chers camarades d'accorder une minute de silence en sa mémoire.

A présent je vais passer la parole à notre ami Pierre Sultana, Président de l'ADEP, qui nous a fait l'immense plaisir de se joindre à nous avec quelques membres de son équipe.

Je ne saurai passer sous silence l'un des promoteurs de cette magnifique statue de Notre Dame d'Afrique ; je veux bien entendu évoquer notre ami Jo Ortiz qui a œuvré pour l'érection de cette Vierge en ce lieu paradisiaque où toute la Communauté d'Afrique du Nord peut venir s'y recueillir.

Les noms de nos 135 camarades tombés au combat y sont inscrits et c'est en leur hommage que nous organisons chaque année cette cérémonie en leur hommage.

Que doit-on retenir de cette date symbolique du 13 Mai ?

Elle fut l'espoir, la renaissance, la réunion des communautés dans un seul élan de fraternité ; elle symbolisait l'ouverture d'une nouvelle ère en pleine communion avec la mère Patrie.

Souvenons-nous de ces promesses tenues par un Chef d'Etat.

Ces paroles nous ôtèrent tout doute quant au devenir de notre pays, de ces départements français au-delà de la Méditerranée.

Sur le terrain l'armée avait vaincu et démanteler les rebelles qui, jusqu'alors, étaient considérés comme les rois du Djebel.

Le Plan Challe avait fait merveille grâce à des opérations telles « Pierres précieuses» , « Etincelles ».

26000 rebelles sont mis hors de combat, plus de 10000 prisonniers ; des Katibas se rendent et rejoignent les troupes françaises.

C'est alors que l'inimaginable se produisit: un gouvernement dont l'armée était victorieuse sur le terrain faisait don de cette victoire à l'ennemi.

Et ce que nous redoutions tous se produisit.

Nous allions très vite comprendre qu'en réalité de gaulle avait opté pour faire cadeau de l'Algérie aux égorgeurs.

Que nous restait-il pour tenter de maintenir ce drapeau que nous chérissions tant sur notre terre ; cette terre Française.

La résistance, déjà en place ci et là, se renforçât ; les barricades furent encore un tournant décisif quant au devenir de ces provinces françaises d'outre-méditerranée.

Le mois d'Avril1961nous apporta un espoir.

Les plus grands généraux de l'Armée Française avec, à leur tête le général Challe, décidèrent de sauver l'Honneur.

Ainsi les généraux Salan, Zeller et Jouhaud rejoignirent le général Challe et nous apportèrent l'espérance de demeurer dans ce pays construit de toutes pièces par nos aïeux.

L'Organisation Armée Secrète prit forme.

Des hommes, des femmes de tout âge, de tous milieux, de toutes origines décidèrent de défendre leur bien et d'effacer l'affront subi par la trahison du chef de l'état.

Ce fut alors un peuple de patriotes qui s'unit par-delà les clivages habituels. Et qui devint un peuple de parias pour le pouvoir gaulliste ?

Les plus grands soldats de l'Armée Française rejoignirent cette Armée secrèt.

Des Officiers prestigieux rejoignirent les 4 généraux.

Je ne saurais tous les citer mais retenons les Colonels Masselot et Lecomte dont les Régiments furent dissous, le Colonel Château-Jobert, le commandant Denoix de St-Marc, le Commandant Paul Bazin tué dans le maquis Ouarsenis, tous des héros de la guerre de 40 et de I'lndochine.

Il nous fallait faire cesser les massacres tels Melouza, EI-Halia, Philippeville ; il nous fallait éradiquer le terrorisme FLN qui frappait aveuglément et dans des conditions sauvages.

Les Hommes de I'0AS se battirent avec l'énergie du désespoir ; nombreux y laissèrent leurs vies.

La population aidait comme elle le pouvait ; les jeunes adolescents prenaient des risques immenses en défiant le couvre-feu pour peindre un slogan, coller une affiche.

En cela ces jeunots avaient autant de mérite que leurs aînés et nous leur devons respect.

Le glas de l'Algérie Française sonna un 18 Mars 1962 en fin d'après midi- Des pseudos accords avaient été signés par une délégation gaulliste et une autre terroriste celle-ci.

Ces accords assuraient de manière formelle la garantie des biens et des personnes.

Sans compter avec de nouvelles trahisons et à peine une semaine après, ces accords débouchèrent sur les massacres ordonnés par le chef de I'état Français.

Ainsi les 23 et 26 mars des combattants mais aussi de très nombreux civils trouvèrent la mort notamment en cette rue d'lsly où les fusillades de divers points fauchèrent plusieurs dizaines de civils : hommes, femmes, enfants, vieillards.

Des blessés furent achevés å bout portant.

Puis Oran connut une tragédie unique dans l'histoire. En présence immobile et passive de 18000 soldats français plusieurs centaines d'Européens furent enlevés, massacrés dans des conditions indescriptibles. Certes il ne faut pas oublier les quelques Soldats qui, en dépit des sanctions qu'ils encouraient, sauvèrent ainsi des centaines d'Européens au risque même de leur propre vie.

L'0AS, malgré son démantèlement progressif poursuivait la lutte ; les arrestations des chefs Degueldre, Salan, Jouhaud ne firent qu'augmenter l'ardeur de ces combattants de l'ombre.

Mais pouvait-elle encore lutter ? elle faisait face à présent aux soldats gaullistes, aux Barbouzes, au FLN. Des centaines de membres furent arrêtés.

135 de nos camarades y Iaissèrent leur vie.